Quel avenir pour les femmes de plus de 50 ans dans notre société ?
Lors de mes accompagnements en sophrologie, j’ai été amenée à rencontrer principalement des femmes d’âge mûr toujours en activité, épuisées par leurs conditions de travail souvent pénibles.
Désireuses de retrouver la sérénité pour ne pas sombrer, elles recherchent une écoute bienveillante, un soutien.
J’ai été particulièrement touchée par la souffrance au travail qu’elles subissent au quotidien et les difficultés qu’elles ont à se maintenir dans leur emploi.
Confrontées aux préjugés, à l’exclusion forcée du monde du travail, elles tentent de se reconstruire après une longue carrière professionnelle faite de don de soi et d’abnégation.
J’ai eu l’occasion d’échanger avec 3 d’entre elles sur ce phénomène de Société.
Elles ont accepté de répondre à mes questions sur leur parcours professionnel.
Voici le témoignage de l’une d’entre elles :
TALI : 56 ans, en couple, 2 enfants, 3 petits enfants.
Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours professionnel ?
TALI : « J’ai commencé par être navigante sur « Air Inter », puis j’ai travaillé dans la location de véhicules, ensuite j’ai suivi une formation pour intégrer une société comme responsable de la formation, puis une Association en tant que Responsable de Centre adjoint, Responsable de Secteur ».
Où en êtes-vous de votre vie professionnelle aujourd’hui ?
TALI : « J’ai fait un Burn Out, un épuisement professionnel et mental. J’ai vu mon investissement professionnel mis à mal et aucune reconnaissance de la part de la nouvelle direction, bien au contraire.
J’étais à bout ! Un soir, sachant que je ne pourrais plus jamais revenir à mon poste de travail et n’ayant aucune envie d’y retourner pour prendre un objet personnel sur mon bureau, ni d’en parler à mes collègues.
J’avais atteint mes limites repoussées depuis bien trop longtemps en en reportant la faute sur moi-même.
Il m’a fallu longtemps pour comprendre que ça ne venait pas de moi, mais de la façon dont j’étais prise en compte par ma direction.
Globalement, comment qualifieriez-vous votre carrière professionnelle ?
TALI : Jusqu’aux deux dernières années, plutôt positive.
Quels points positifs retenez-vous de votre expérience professionnelle ?
TALI : Le don de soi jusqu’au dépassement de soi et avoir rencontré beaucoup de belles personnes.
Avant de rencontrer votre praticienne sophrologue, aviez-vous connaissance de cette discipline ?
TALI : Oui de part une amie qui la pratique.
Quel bénéfice retenez-vous de la pratique de la sophrologie ?
TALI : Un moment très agréable, un réconfort, une grande détente physique.
Pour conclure, comment vous projetez-vous dans l’avenir ?
Honnêtement, à ce jour, je ne sais pas encore, je n’arrive pas à me projeter, je me reconstruis petit à petit, je réapprends à vivre.
Aujourd’hui, Tali est en paix avec elle-même, elle a quitté son emploi à la suite d’une dépression et a décidé de s’accorder du temps.
Elle m’a confié reprendre goût aux choses simples.
Sa priorité est de se préserver des émotions négatives et retrouver la confiance en elle.
Elle sait qu’en restant vigilante, elle ne sera plus submergée par ses émotions.
La seule évocation d’un paysage apaisant, suffira à chasser ses pensées négatives et à se ressourcer.
Lorsqu’elle se sent oppressée, elle n’hésite pas à mettre en pratique les exercices de respiration contrôlée qu’elle a expérimenté en séances.
Son conjoint se réjoui de la voir de nouveau épanouie et heureuse.
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Toutes les femmes de 50 ans et plus ne vivent pas une fin de carrière aussi difficile, heureusement !
Pour autant c’est un fait ! ce problème existe bel et bien dans notre société.
A l’heure où nous savons que nous devrons travailler plus longtemps, la question se pose !
Selon une enquête de la CFDT datant de 2018, 39% des femmes auraient été victime du syndrome de l’épuisement professionnel contre 31% des hommes interrogés.
Mais alors comment faire pour qu’après 37 ans de vie professionnelle, et personnelle, ces « super woman » soient reconnues ?
Que même si, indéniablement, il est vrai qu’il leur est difficile de soutenir le même rythme de travail qu’à leur début, elles ont gagné le droit d’avoir une fin de carrière digne.
La solution ? peut-être une meilleure détection du mal être en entreprises, plus particulièrement pour cette catégorie de personnel. Favoriser la mise en place d’une politique du mieux-être des salariés en collaboration avec la médecine du travail, pour favoriser le maintien dans l’emploi des séniors.
« Les femmes méritent toute notre respect, tendresse et attention.
Le 8 mars, c’est 365 jours sur 365 ».
Sadek Belhamissi
Marie-France MULLER